Pourquoi Tesla monte en flèche à Wall Street malgré des résultats décevants ?
Le constructeur américain a annoncé une fonte de 55 % de son bénéfice net au premier trimestre. Malgré cela, le titre a grimpé de plus de 10 %.
- Publié le 24-04-2024 à 16h31
- Mis à jour le 24-04-2024 à 17h32
La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé, mercredi, mais restait bien orientée grâce à une série de publications de sociétés qui ont, dans l’ensemble, favorablement surpris le marché. Vers 13H55, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,04 %), l'indice Nasdaq prenait 0,77 % et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,30 %.
”On voit revenir l’appétit pour les actions, avec le soulagement de ne pas voir s’étendre le conflit entre Israël et Iran”, a commenté, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com. Par ailleurs, “il semble que les prévisions des sociétés qui ont publié aujourd’hui restent positives”, a relevé Peter Cardillo, de Spartan Capital. “Ces publications donnent de l’élan au marché, et je pense que cela va continuer.”
Tesla grimpe malgré ses résultats
Bien que ses résultats aient déçu, Tesla passait la seconde à Wall Street (+12,70 %), les investisseurs s’intéressant davantage à la perspective d’un nouveau modèle au prix plus accessible, prévu pour 2025. “L’impression est que (le patron Elon) Musk a repris fermement les rênes”, ont écrit les analystes de Wedbush Securities.
Le constructeur, qui a annoncé mardi une fonte de 55 % de son bénéfice net au premier trimestre, compte produire un véhicule électrique à bas coût “aussi vite que possible”, une annonce qui a réjoui les marchés. Pour les analystes, Tesla pourrait trouver un second souffle avec ce véhicule surnommé Model 2, qui serait vendu autour de 25.000 dollars.
D’après Factset, le prix moyen tous modèles confondus des Tesla ressort à 42.110 dollars au premier trimestre, contre 46.000 dollars un an plus tôt. Un chiffre antérieur aux baisses de prix annoncées au cours du week-end dernier en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, pour faire face à la concurrence.
Les analystes attendaient du patron Elon Musk et de l’équipe dirigeante des clarifications sur la stratégie du groupe après un mois d’avril assez mouvementé, ponctué d’annonces officielles sporadiques et de spéculations. Autant d’incertitudes qui ont fait plonger sa capitalisation boursière de près de 40 % depuis le début de l’année.
Tesla a levé un autre coin du voile mardi, disant avoir investi 2,8 milliards de dollars au premier trimestre dans son infrastructure d’intelligence artificielle, ses capacités de production, son réseau de Superchargers et ses nouvelles infrastructures de production. “Nous avons actualisé notre programmation de véhicules pour accélérer le lancement de nouveaux modèles dont nous avions auparavant prévu le début de production au second semestre 2025”, a expliqué Elon Musk aux analystes. “Nous pensons désormais que ce sera plutôt début 2025, si ce n’est dès la fin de cette année”, a-t-il ajouté, précisant que les lignes de production existantes seraient utilisées et que cela devrait permettre d’atteindre une capacité annuelle de trois millions de véhicules produits.
Le groupe a également évoqué des avancées futures en matière d’autonomie et la sortie, parmi les nouveaux modèles, de la tant attendue voiture à bas coût évoquée ci-dessus et de Semi, son camion semi-remorque. Sans oublier son robotaxi, véhicule 100 % autonome, qui doit être présenté le 8 août.
Des résultats positifs
Comme la veille, les résultats dévoilés par plusieurs grands noms de la cote ont été, dans l’ensemble, meilleurs qu’attendu.
Bien qu’en pleines turbulences, Boeing (+1,29 %) capitalisait ainsi sur ses résultats financiers moins mauvais que prévu par les analystes. La division défense et aérospatiale a partiellement compensé les déboires de l’aviation commerciale.
Autre publication saluée, celle du laboratoire Biogen (+5,62 %), qui s’est dit optimiste quant à la montée en puissance de nouveaux traitements, notamment le Zuruvae contre la dépression post-partum ou le Leqembi, qui ralenti la progression de la maladie d’Alzheimer.
Le câblo-opérateur AT&T (+0,09 %) a, lui, dépassé les attentes en matière de bénéfice net, nouveaux abonnés téléphoniques et flux de trésorerie, ce qui lui valait de s’inscrire dans le vert.
Le groupe d’aéronautique et de défense General Dynamics reculait (-4,36 %) après avoir publié un bénéfice net inférieur aux projections. Le constructeur des fameux chars Abrams a néanmoins réalisé un chiffre d’affaires supérieur aux estimations, grâce notamment à la forte croissance de sa division système de défense (+20 % sur un an).
Le groupe hôtelier Hilton prenait des couleurs (+5,64 %), malgré un bénéfice net moins élevé que prévu. Le groupe de McLean (Virginie) a vu son taux d’occupation progresser, de même que son tarif moyen et prévoit d’ajouter plusieurs dizaines de milliers de chambres à son portefeuille.
La tech poursuit son rebond
Après avoir effectué une correction, la semaine dernière, le secteur technologique poursuivait son rebond.
Meta était en verve (+0,59 %), beaucoup considérant le groupe comme premier bénéficiaire d’une éventuelle disparition de TikTok. Le Sénat américain a adopté mardi un texte qui impose à la maison mère chinoise du réseau social, ByteDance, de céder TikTok sous peine d’interdiction aux Etats-Unis.
Autre valeur recherchée du secteur technologique, Texas Instruments progressait de 5,92 % après que le groupe de Dallas a dit tabler sur un rebond de la demande de semi-conducteurs au second semestre, qui se prolongerait en 2025.
Ce message optimiste profitait aux concurrents AMD (+2,24 %), Broadcom (+2,07 %) ou Qualcomm (+2,31 %).
Les investisseurs plébiscitaient le fabricant de jouets Hasbro (+12,30 %), qui a publié des résultats en nette baisse mais fait état d’une réduction drastique de ses stocks et vu le chiffre d’affaires des jeux vidéos augmenter.