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Les verres mythiques de la cantine vont-ils bientôt disparaître ? Cette entreprise française risque la faillite

Une partie de notre patrimoine pourrait bien tomber dans l’oubli si cette marque connue de tous venait à tirer sa révérence. En difficulté financière, elle a demandé son placement en redressement judiciaire. Va-t-elle tenir le coup, faite « de verre et contre tout » ?

Fondée en 1945 à La Chapelle-Saint-Mesmin, commune située dans le Loiret, cette entreprise mythique s’est rapidement popularisée en France, mais aussi à l’international. Sa nouveauté majeure ? L’utilisation du procédé de trempe thermique du verre. Un processus qui consiste à chauffer le verre à environ 700 degrés Celsius, puis à le refroidir rapidement. De quoi rendre le verre jusqu’à cinq fois plus résistant que s’il n’était pas traité et lui permettre de résister à d’importants chocs thermiques et mécaniques.

Parmi les icônes incontestables et incontestées de ce verrier, on retrouve le verre Gigogne®, un modèle qu’on ne présente plus (sur la photo ci-dessus) et qui a été créé en 1954. Avec ses lignes simples et son design empilable, il est devenu la star des cantines scolaires et des cafétérias en France et en Navarre. Un autre modèle populaire ? Le verre Picardie®, reconnaissable entre mille, grâce à ses facettes arrondies, qui offrent une prise en main agréable. Bref, les lunettes créées par cette entreprise sont appréciées pour leur côté pratique, leur esthétique simple, leur durabilité aussi et leur petit côté madeleine de Proust bien sûr.

Au fil des années, la marque a connu, comme tant d’autres, des hauts et des bas, des faillites et des rachats. Depuis la crise énergétique de 2022 et la flambée des prix du gaz qui en a résulté, elle est en grande difficulté. Et si l’on pensait qu’il avait été sauvé par un prêt de l’Etat de 15 millions d’euros, il n’en est rien. Alors qu’elle a tout fait pour rester pertinente, surfer sur les tendances tout en conservant la qualité et le style qui ont fait sa réputation, cette entreprise et les 230 salariés de son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin, sont dans la panade.

Vous l’aurez sûrement deviné, il s’agit du verrier français Duralex®, qui tire son nom d’un jeu de mots basé sur l’expression latine « La loi est dure, mais c’est la loi »ce qui signifie « La loi est dure, mais c’est la loi », mettant l’accent sur la résistance et la durabilité de ses produits. Comme nous vous le disions, elle a demandé à être placée en redressement judiciaire afin de trouver un repreneur capable d’éviter le naufrage. En cause, l’inflation, évidemment, une concurrence accrue qui continue de lui nuire, mais aussi le paiement de droits à pollution liés aux activités de l’ancienne direction, estimés à 1,3 million d’euros.

A Bercy, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure a déclaré dans un communiqué à l’AFP que l’Etat « ferait tout son possible pour tenter de trouver des solutions de redressement ». Quant à Pyrex, entité distincte de Duralex, exploitée en parallèle au sein de la Maison du Verre française, elle ne semble pas impactée. Comme le syndicaliste François Dufranne, interrogé par l’AFP, « on croise les doigts pour qu’il y ait un repreneur » et espérons que ce symbole de résilience et de design français, apprécié par des générations pour sa qualité et son style intemporel, a encore de beaux jours devant lui.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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